HtmlToText
← articles plus anciens 04 avril 2014 jean-claude gaudin élu maire avec toutes ses voix comme une colonne en marche sur le vieux-port, le front national a surgi tôt et groupé, vendredi 4 avril, pour la première séance de la nouvelle mandature du conseil municipal de marseille. a la tête de la plus forte délégation d’élus – 20 – jamais obtenue par le parti frontiste dans la 2 e ville de france, stéphane ravier, bientôt maire du 7 e secteur (l’élection aura lieu 11 avril) et bernard marandat. le seul élu fn entre 2008 et 2014, escorte son leader et joue les guides, ravi de voir ses six ans de solitude au conseil municipal prendre fin. a l’entrée, un huissier, méfiant devant toutes ces nouvelles têtes, arrête le cortège et interroge : «vous êtes bien tous des élus ?» l’hémicycle vibre comme une école à la rentrée des classes et la délégation fn, fière et compacte à son arrivée, se dilue vite dans l’évidence. ici, ceux qui sont chez eux et écrasent la concurrence, par leur nombre et leur aisance, ce sont bien les 61 élus ump-udi-modem fidèles à jean-claude gaudin. le parti socialiste, encore sonné par sa déroute, s’est recroquevillé sur quelques bancs. marie-arlette carlotti, ministre il y a encore deux jours, mais novice dans cette assemblée, demande conseil à ses voisins. le front de gauche et les verts, – deux élus chacun -, apparaissent plus que jamais marginalisés. et les trois conseillers prg – dont lisette narducci, élus sur la liste ump dans le 2 e secteur – digèrent totalement leur « ralliement scélérat » , comme défini par les vaincus ps, en s’asseyant aux pieds de la droite. dans ces conditions, l’élection du maire est une formalité. soixante-et-un bulletins pour jean-claude gaudin, quarante blancs. ni la gauche, ni le front national n’ont présenté de candidat. il ne manque aucune voix au maire sortant – les prg ont bien voté pour lui -, acclamé lors de sa montée à la tribune, pour son quatrième mandat consécutif. patrick mennucci lit libération si le communiste jean-marc coppola dénonce « la présence inquiétante du front national», – ce qui lui vaut d’être traité d’ « enfant de staline » par stéphane ravier – l’ambiance reste atone. moins d’une semaine après la déroute, l’heure n’est pas à la guérilla pour les socialistes. patrick mennucci lit libération pendant le discours du doyen ump andré malrait (82 ans), qui, bien que butant sur les mots, en remet une couche avec gourmandise, sur le « gouvernement socialiste bassement partisan » . stéphane mari, nouveau président du groupe de gauche, assume un discours «d’opposition constructive» . « quand on prend une veste comme ça, le mot d’ordre, c’est humilité», lâche cet ingénieur de formation qui reconnaît, lui-même, ne pas être « très charismatique » . seule élue ps à avoir sauvé sa mairie de secteur, samia ghali, chemisier vert, fait le tour des travées, embrasse jean-claude gaudin et guy teissier, futur président de la communauté urbaine. la veille, elle a commencé à imposer son leadership sur les élus socialistes. pendant la désignation du président de groupe, m me ghali a insisté pour que l’élection de son candidat, le très discret stéphane mari, se fasse « à main levée » . l’occasion d’une brève passe d’armes avec patrick mennucci. sans se soucier de la symbolique de son choix – m. mari est un des élus du 7 e secteur qui, s’étant maintenus, ont été vaincus par le fn –, m me ghali voulait une décision à l’unanimité et sans non-dit. elle l’a obtenue, avant de se faire élire personnellement à la présidence du groupe socialiste de la communauté urbaine marseille provence métropole. « c’est le couronnement de ma vie » jean-claude gaudin, lui, savoure. quelques minutes après la séance, il s’assoit, au bord des larmes, pour dédicacer sa victoire aux dix adjoints de la mandature précédente, « vieux compagnons de route, qui ont accepté de se retirer sans faire de déclarations tapageuses » … « je suis heureux, poursuit-il, ému comme rarement. c’est le couronnement de ma vie. jamais je n’aurai cru faire quatre mandat dans cette ville qui n’est pas à droite… mais qui est populaire » . a la tribune, m. gaudin a une nouvelle fois rappelé qu’il serait « le maire de tous les marseillais et de tous les secteurs » et qu’il travaillerait avec l’opposition, ps comme fn, « dans le respect des personnes et des idées, mais chacun dans son rôle». gaudin «le consensuel » n’a pas le triomphe brutal. un petit mot pour le socialiste eugène caselli, ex-président de la communauté urbaine, grand vaincu de cette élection et une pensée pour gaston defferre, le « grand maire » à qui on lui dit, à sa grande joie, « qu’il ressemble de plus en plus » . alors que le patron du syndicat force ouvrière territoriaux, patrick rué, affiche sa satisfaction de voir m. gaudin réélu ( « le climat est plus serein maintenant », assure-t-il), le maire quitte l’hémicycle. il a rendez-vous avec danielle milon (ump), réélue à cassis. « je dois la convaincre de voter pour m.teissier pour la présidence de la communauté urbaine, lundi », glisse-t-il. après son triomphe à la ville, jean-claude gaudin va tout verrouiller. gilles rof publié dans non classé | 5 commentaires 28 mars 2014 municipales : la diversité a déjà perdu à marseille « la diversité au conseil municipal de marseille, ce ne sera pas pour cette année… nous restons, dans cette ville, sur une classe politique monocolore. » alors qu’il poursuit sa campagne dans le 8 e secteur, où il occupe la dixième position sur la liste d’union de la gauche de samia ghali, l’ex-modem said ahamada dresse un triste constat. comorien d’origine, il sait déjà que son entrée dans l’assemblée municipale est très improbable : « il faudrait une large victoire pour que je passe , assure-t-il, lucide. mais, au-delà de mon cas personnel, je note surtout que, cette fois encore, la représentation politique des immigrations récentes avance peu à marseille. » a l’heure des choix qui ont dicté la constitution des listes pour le second tour de l’élection municipale, l’évidence est là. les élus d’origine maghrébine ou comorienne seront encore très largement sous-représentés au conseil municipal. ils n’étaient que 8 sur 101 élus dans la mandature précédente. ils seront, lors des six prochaines années, entre 9 et 13, suivant les résultats du second tour… et 4 d’entre eux proviendront de la seule liste de m me ghali, si cette dernière l’emporte dans son secteur. 10 % d’élus issus de la diversité alors que leurs communautés d’origine représentent, selon diverses estimations, entre un quart et un tiers des 851 000 habitants de l’agglomération marseillaise, ces élus constitueront autour de 10 % de l’assemblée municipale. « on reste dans le domaine du discours qui ne se traduit jamais dans les faits », constate camille floderer, enseignante à sciences po aix et coauteur, en 2012, d’une étude sur la représentation politique à marseille. « sur cette élection, cette question de la représentativité est d’ailleurs assez vite sortie du débat. » des paroles, on en a, pourtant, beaucoup entendues durant cette campagne ; à l’issue de la primaire socialiste, lorsque, sous la pression de la sénatrice ghali, forte de ses scores élevés, patrick mennucci a mis cette « nécessité » parmi ses priorités ; au fil de certains discours du sortant ump jean-claude gaudin, aussi, lorsqu’il évoquait des listes « à l’image des marseillais » en présentant ses candidats. l’arrivée dans le débat de pape diouf, la fréquentation de ses réunions publiques puis le casting pour ses équipes de « changer la donne » ont été un exemple inédit de ce que marseille pourrait proposer en matière de diversité politique. un exemple qui n’a duré qu’un tour, effacé par la décision de m. diouf et de la plupart de ses colistiers de ne pas fusionner avec d’autres listes pour le second. « même si je me méfie des candidats qui prétendent incarner une communauté, je vois que la progression dans ce domaine est très lente , note également mohammed ben saada, colistier front de